In Antis : la restauration
La restauration

La restauration est un métier à part entière. Il ne s'agit pas là d'une activité secondaire de la maçonnerie. Nous insistons sur le terme "restauration" et non "rénovation", ce dernier étant un terme plus adapté à l'entretien des pavillons modernes.
La restauration dans le respect du patrimoine, et donc de son harmonie et de sa durabilité, implique de la part de l'artisan un grand savoir-faire qui n'est que rarement enseigné de nos jours. En effet, restaurer une demeure ancienne signifie connaître les matériaux et les techniques de construction d'antan pour comprendre l'histoire de l'immeuble et établir un diagnostic pertinent permettant d'intervenir dans l'état d'esprit initial.
Nombre de villages entiers ont vu leur architecture massacrée à cause de maçons peu consciencieux ou insuffisamment qualifiés. On voit ainsi des abérrations telles que des encadrements d'ouverture refaits au ciment, ou alors des enduits en ciment qui tuent la pierre, ou encore des surélévations de toiture baties au ciment, parpaings et compagnie. Les reconstructions d'après-guerre ont utilisé ces matériaux industriels dans un soucis de rapidité et un manque de main d'oeuvre face à une demande énorme. Mais est-il normal soixante ans plus tard que l'on continue à construire si vite, si mal ? Tous ces immeubles d'après-guerre sont détruits les uns après les autres car trop fragiles, les pavillons "neufs" ne le sont qu'une quinzaine d'années : peut-on continuer à construire pour détruire quarante ans plus tard et générer ainsi des gravats non recyclables et polluants ? Nous avons bâti durant des millénaires avec des matériaux sains et naturels : pierre, terre cuite ou crue, paille ou bois. Ces constructions sont durables, et si elles sont détruites leurs matériaux sont réutilisables ou biodégradables.